Faire son deuil, qu'est-ce que cela signifie ?

Le deuil est une expérience universelle, mais le vécu demeure profondément singulier. Certaines personnes parviennent progressivement à accepter le départ et retrouver un équilibre émotionnel. D'autres restent confrontées à une souffrance intense, persistante et des émotions débordantes.

Les obstacles au processus de deuil

Plusieurs facteurs peuvent rendre un deuil particulièrement difficile. Un décès soudain ne laisse pas le temps, ni l'occasion de dire au revoir. Les mots et le temps restent en suspens, laissant un profond sentiment d'inachevé.

La traumatisme d'un accident ou d'un suicide peut laisser une empreinte durable. La brutalité de l'événement se traduit par un état de sidération qui empêche toute réaction. L'intégration des émotions devient alors très compliquée.

Les regrets, eux aussi, pèsent très lourd. Dire « je t'aime », remercier, demander pardon, clarifier certaines choses n'a pas pu être fait. Ce fardeau émotionnel amplifie la souffrance, freine le processus de deuil et empêche d'avancer sereinement.

Quand le deuil devient pathologique

Pleurer un être cher est naturel. Cependant, si l'anxiété, la perte de sens, la culpabilité exacerbée, les idées noires, les troubles alimentaires, le sommeil perturbé ou la souffrance intense persiste au-delà d’une année et continue d’impacter fortement votre quotidien, il peut être important d'en parler et de se faire accompagner.

• La douleur émotionnelle : Parler du défunt déclenche des pleurs continus, vous mettez de côté tous les souvenirs et photos de sa présence. La peine est trop vive.
• Les pensées obsessionnelles : Vous rejouez les derniers moments en boucle. Le sentiment de culpabilité est tenace : "J'aurais dû faire quelque chose", "Je n'ai pas vu", "J'aurai dû agir différemment".
• L'isolement : Vous vous éloignez des autres. Les activités, autrefois attrayantes, ne vous intéressent plus. Le sommeil devient difficile ou excessif.

Lorsque ces signes persistent, un accompagnement thérapeutique peut offrir un soutien précieux pour apaiser la souffrance, la tristesse et finalement retrouver un équilibre émotionnel.

Les étapes du deuil : comprendre pour avancer

Comprendre le processus permet d'accueillir les émotions qui vous envahissent. Votre souffrance fait partie d'un cheminement naturel et humain. Chacun le parcourt à son rythme et dans un ordre personnel.

Passer les étapes ...

La durée et l'intensité de chaque étape varie selon chaque personne.

• Le choc de l'annonce génère un état de sidération, annihilant toute émotion.
• Le déni est un mécanisme de protection, d'évitement de la douleur, de soustraction à la réalité. "Ce n'est pas possible."
• La colère survient et vous en voulez au monde entier : aux médecins, au destin, à vous-même, parfois même au défunt. Avec la colère, d'autres émotions apparaissent : injustice, remords, dégoût, ...
• Le marchandage où l'on tente de remonter le temps pour changer les actions, inverser la situation, .... Ce sentiment de culpabilité devient parfois obsessionnel. "Si seulement j'avais agi autrement."
• La tristesse marque le temps de la réalité. La tristesse profonde devient envahissante. Le vide laissé par l'absence se fait sentir. Cette phase est cruciale pour accepter le décès.
• L'acceptation permet de se remémorer les souvenirs, vivre différemment, reprendre de nouveaux repères sans les émotions envahissantes.
• La reconstruction est le temps où l'on reprend goût à la vie, on reconstruit de nouveaux liens avec les autres, on établit de nouveaux projets.

... à son rythme

Il n'existe pas de durée normale. Certains avancent en quelques mois. D'autres ont besoin de plusieurs années. Respectez votre propre tempo. Ne vous comparez pas aux autres. Votre parcours est unique et personnel. Autorisez-vous à ressentir vos émotions. La tristesse, la colère, même la joie parfois.

Le deuil n'est pas un chemin linéaire. Les bons jours alternent avec les rechutes. Il est nécessaire d'attendre au moins un an pour traverser les anniversaires, les fêtes, les vacances, sans le défunt.

Toutefois, cette tempête passera. Un accompagnement personnalisé peut vous aider à avancer et franchir ces différentes étapes.

Les thérapies brèves pour apaiser la souffrance

La douleur et la tristesse persistent malgré le temps et vos efforts. Elles vous empêchent de poursuivre sereinement votre quotidien. Un accompagnement spécifique et des approches thérapeutiques personnalisées peuvent vous soulager.

L'hypnose

L’hypnose facilite l’accès à l’inconscient, là où se logent les émotions profondes, les blocages et les souvenirs.

Elle aide à :

• apaiser la douleur émotionnelle,
• revisiter certains moments avec douceur,
• mettre des mots sur ce qui n’a pu être exprimé,
• reconnecter aux ressources internes.

L'écriture

Écrire, c’est déposer. C’est aussi parfois l’unique moyen d’exprimer ce qui n’a jamais pu être dit. L’écriture permet de :

• libérer les émotions,
• s'adresser au défunt,
• redonner du sens.

La libération émotionnelle

L'EFT, la cohérence cardiaque, la respiration, l'ancrage permettent :

• d’apaiser les vagues émotionnelles,
• de calmer l’anxiété ou la colère,
• de réduire les tensions,
• de retrouver de la sécurité intérieure.

L'EMDR-DSA

Cette méthode permet de retraiter les traumatismes en déconnectant les événements des émotions.
Elle est particulièrement utile lorsque :

• le décès a été soudain,
• certaines images sont trop envahissantes,
• la culpabilité est intense,
• les émotions restent figées.

Pour mieux comprendre cette approche, vous pouvez consulter la page dédiée à l’EMDR-DSA.

Comment faire le deuil d'un animal de compagnie ?

Le deuil animalier est souvent minimisé. Pourtant, la souffrance est bien réelle. Votre animal vous a apporté beaucoup d'amour. Il a partagé votre quotidien, vous a aidé dans les moments difficiles, sans jugement.

Votre compagnon vous offrait une présence inconditionnelle. Il comblait des besoins affectifs essentiels. Son départ laisse un vide immense et cette douleur mérite d'être reconnue.

Les mêmes approches thérapeutiques vous accompagnent : l'hypnose, l'écriture, la libération émotionnelle. Vous pouvez exprimer votre gratitude.

Et finalement, retrouver un sens à sa vie

Faire son deuil ne signifie pas oublier mais accepter, trouver un sens au départ. Il vous faut apprendre à vivre avec l'absence. Cette dernière étape demande du temps et de la douceur.

Réinvestir progressivement la vie

Les thérapies identifient ce qui donne sens. Qu'est-ce qui vous fait vibrer aujourd'hui ? Quels projets aviez-vous mis de côté ? Comment honorer la mémoire du défunt ? Qu'aurait-il voulu pour vous ?

Ressentir de la joie, vivre intensément, n'est pas une trahison. C'est au contraire un hommage. Vous continuez à vivre pour deux. C'est le moment de la gratitude.

Transformer la douleur en héritage

L'héritage perdure à travers les actions : transmettre les valeurs aux générations futures, créer une association caritative, réaliser un rêve du défunt. Toutes ces actions donnent un sens au départ et finalement à la vie. Le lien symbolique reste vivant.